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Bernard TRIPONEY
I
Avant propos
I
pp. 3-5
en matière de socialisation, posture qui ne se décrète pas mais à laquelle il faut
se former pour prendre en compte :
- les désirs et les besoins de la personne concernée
- son émancipation
- sa participation à la vie publique
Pour ce faire, et comme le préconise le Guide de bonnes pratiques du CEDIS
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en matière de désinstitutionnalisation, trois principes semblent incontournables :
- L’autodétermination,
qui consiste à favoriser la capacité de chaque personne
à décider par elle-même et pour elle-même.
- La responsabilisation,
afin de considérer les personnes en tant qu’adultes
et sujets à part entière, acteurs de leur vie faisant des choix et les assumant en
conséquence.
- La déstigmatisation,
pour changer auprès de l’environnement familial,
social et professionnel, l’image des personnes en situation de handicap qui reste
liée à leur dépendance et à leurs difficultés de socialisation.
C’est bien cette posture éthique qui doit désormais nous guider. Pendant
des années nous avons sortis les personnes fragiles, victimes de troubles divers
de la cité pour les mettre dans des institutions spécialisés afin de « travailler »
ensuite leur intégration, leur inclusion et leur resocialisation.
Nous sommes invités aujourd’hui à une révolution de type copernicien en ce
sens que le fondement serait de ne plus extraire ces personnes pour « travailler »
ensuite une réintégration devenue difficile et anxiogène, mais de leur permettre
de ne plus jamais être exclues de la vie publique, en commençant par maintenir
les enfants dans les écoles avec le soutien adéquat.
Il ne faudrait cependant pas profiter de la désinstitutionnalisation, pour réaliser
un accompagnement au rabais ! Au contraire, il faut plus d’exigences, de disponi-
bilité et de compétences d’où l’idée de formation à cette posture professionnelle
et à ces principes mais également de communication adaptée : c’est-à-dire la mise
en place d’outils et de supports permettant l’expression et la compréhension.
La désinstitutionnalisation nécessite des « allers-retours » permanents entre les
personnes et les accompagnants. Chaque action demande donc, en fonction du
handicap, une adaptation des modes de communication.
Cette désinstitutionnalisation vient interroger
la population des travailleurs du médico-social et
celle du socioculturel : qu’avons-nous à faire en-
semble et chacun de notre côté dans cette aventure
sociétale ?
1.
Comité Européen pour le Développement
de l’Intégration Sociale, Guide de bonnes
pratiques en matière de désinstitutionna-
lisation, Objectifs, Questions, Illustrations
[en ligne], Agen : CEDIS, 2015, 76 p. Dispo-
nible sur
http://www.cedis-europe.org/wp-content/uploads/2016/01/guide-de-bonnes-
pratiques-en-matiere-de-desinstitutionna-
lisation.pdf (consulté le 31/08/2017).